Summary: En Espagne, le pays est fragilisé par les nombreuses crises politiques qui se succèdent, jusqu’à l’aube de la guerre civile. Josefina n’y comprend pas grand-chose. Tout ce qu’elle veut c’est son indépendance et pouvoir partir pour la capitale. Chose est faite dès lors qu’elle termine ses études de dactylographe, mais une fois arrivée à Madrid, elle prend le premier boulot qu’elle trouve et souhaite se mettre des sous de côté pour pouvoir monter son projet : ouvrir une librairie. Elle accumule plusieurs postes à mi-temps, notamment un dans une librairie trois fois par semaine. C’est là qu’elle fait la rencontre de Gabriela et le coup de foudre est immédiat. Les deux femmes n’ont rien à s’avouer qu’elles savent déjà avoir trouvé leur moitié.
Mais dans un pays au bord de la guerre et encore bien encré dans des principes ancestraux, vivre une histoire d’amour comme celle-ci pourra s’avérer compliquer. Les fêtes de fin d’année pourraient peut-être apporter le soutien qu’il leur manquait ? A moins que la force d’annoncer sa liaison amoureuse à sa famille ne soit hors de sa portée.
Categories: F/F,
Romance,
Historique,
XXe siècle Characters: Aucun
Avertissement: Aucun
Langue: Français
Genre Narratif: Nouvelle
Challenges: Series: Aucun
Chapters: 2
Completed: Non
Word count: 2501
Read: 3996
Published: 01/11/2020
Updated: 11/11/2020
Story Notes:
Histoire écrite en dehors du concours de Noël 2020 (elle ne sera pas terminée à temps mais j'essayerai de la terminer quand même ; pour voir ma participation, il faut se diriger vers mon nouveau texte : le partage de Noël).
1. Prologue by MaPlumeAPapote
2. Chapitre 1 : by MaPlumeAPapote
Prologue by MaPlumeAPapote
Author's Notes:
Bonjour à tous,
Je vous présente mon texte pour le concours de Noël organisé par Bibi2. Il sera présenté en plusieurs petits chapitres.
Je vous souhaite une bonne lecture
Madrid – décembre 1930
Un vent glacial s’engouffra dans la rue bordée d’immeubles de plusieurs étages. Le courant d’air refroidit tout sur son passage, et prioritairement les madrilènes qui avaient osé braver les températures hivernales. Josefina s’arrêta dans son ascension et enfouit son visage dans son écharpe pour se protéger comme elle le put de la morsure impitoyable. Ses sinus captèrent alors automatiquement la douce odeur qui était rattachée au tissu. Une flagrance légèrement amère d’où s’élevaient quelques notes sucrées d’orange.
Le froid disparut instantanément et Josefina ressentit alors l’effervescence qu’elle avait quittée presque une heure plus tôt. La caresse des draps portant leur chaleur réchauffa sa peau glacée et dégourdit ses membres jusque-là frigorifiés par le froid. Le sentiment de bien-être qui la surprit en plein milieu de la nuit la revigora et elle en oublia pendant un instant les températures hivernales. Tout ce qui comptait était ce souvenir bouillant. Cette étreinte qui n’avait duré qu’un temps mais dont elle se souvenait chaque flagrance.
Lorsqu’elle rouvrit les yeux, Josefina poursuivit son ascension avec un plaisir confus. Elle rougissait comme une écolière mais savourait l’interdit de ses actes, le secret caché. Ainsi, lorsqu’elle poussa la porte du petit restaurant dans lequel elle travaillait presque tous les soirs de la semaine, elle adressa un immense sourire à la réceptionniste qui, surprise, le lui rendit avec amusement.
- Bonsoir Josefina, heureuse de venir travailler ?
- J’aurais préféré rester chez moi, comme tout le monde, rectifia la jeune femme en sortant son nez de son écharpe. Mais les fêtes approchant les clients risquent d’être de moins en moins désagréables et c’est un très bon point.
Josefina passa la double porte réservée au personnel et se dirigea droit vers son casier, dans lequel elle prit sa tenue de serveuse : une robe noire élégante et sobre accompagnée d’un tablier blanc. Elle n’eut qu’à se décharger de son manteau et ses nombreuses couches avant d’aller se changer dans les toilettes.
Puis très vite, la soirée commença et Josefina dut oublier sa bonne humeur pour se concentrer sur son service. La salle fut comble du début à la fin. Des familles, des couples ou des amis étaient venus se rassembler avant les fêtes de fin d’année, savourer un bon repas pour oublier les températures historiquement basses de la saison.
Josefina avait l’habitude de se concentrer pour son travail, se mettre en quatre pour satisfaire ses clients et empocher le plus de pourboire possible. Ce soir-là cependant, une certaine appréhension grandissait dans sa poitrine. L’idée s’insinuait doucement en elle. Les fêtes de fin d’année approchaient et avec elles l’obligation de retourner dans sa famille. Quitter la ville pour retourner à la campagne. Quitter ses obligations pour en retrouver des vieilles qu’elle avait souhaitées abandonner. Faire face à sa mère et ses frères. Tenir le cap et garder la tête froide alors que sa mère allait lui vouloir lui présenter de nouveaux prétendants, prétextant qu’elle avait largement dépassé l’âge de rester célibataire, seule.
Plus les années passaient et moins Josefina trouvait les excuses pour retarder ce moment. Cette année serait différente, plus complexe encore. Car, hormis le fait qu’elle avait maintenant vingt ans révolus, elle avait trouvé quelqu’un dans sa vie. Une personne qui avait su la toucher en plein cœur, la faire sentir plus femme que femme. Mais sa mère ne pourrait jamais l’accepter.
Après tout, Gabriela ne remplissait pas les qualités du gendre idéal.
Les fêtes de fin d’année promettaient d’être spéciales cette année.
End Notes:
Voilà mon prologue pour vous présenter mon personnage, Josefina et le début de ses fêtes de Noël !
N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé. Un grand merci pour votre lecture.
A bientôt.
Plume
Chapitre 1 : by MaPlumeAPapote
La chaleur dans la petite chambre avait fait apparaître de la buée sur les carreaux de la fenêtre. Josefina n’avait pas pensé à bien tirer le rideau, si bien qu’elle ressentait tout de même le petit courant d’air frais caressant son pied gauche qui dépassait de la couette. Elle ne tint qu’une petite minute avant de se blottir de nouveau sous les draps dans un soupir de bien être, trop heureuse de retrouver la chaleur bienvenue du lit.
Le souffle chaud de Gabriela lui chatouilla le cou et lui arracha un rire. Ses bras s’ouvrirent et sa petite amie vint se serrer contre elle. Son corps était brûlant et si doux. Elle adorait pouvoir y promener ses mains, ses doigts, sa bouche. Sentir son odeur sucrée lui procurait toujours un sentiment d’extase qui lui faisait réaliser qu’elle était réellement heureuse. Elle n’avait finalement pas besoin d’autre chose.
- Tu ne devrais pas y aller ? questionna Gabriela avec son léger accent du sud.
- Si, mais je pense que je vais déposer ma démission…
- Ne dis pas de bêtise !
Gabriela lâcha un éclat de rire, soufflant contre son cou et lui procurant une sensation de chatouille qui l’obligea à baisser le menton. Leurs fronts s’entrechoquèrent doucement et les deux jeunes femmes se remirent à rire.
- Très sérieusement, il m’est de plus en plus difficile de te quitter… Pourquoi est-ce que j’ai accepté ce stupide travail qui mobilise la plupart de mes soirées que je pourrais passer avec toi…
Josefina déposa un baiser dans le cou de Gabriela qui sourit dans ses cheveux.
- T’imagine ce que nous allons endurer la semaine prochaine…
Josefina ne répondit pas et se serra un peu plus contre le corps de sa petite amie. Elle n’aimait pas penser à cela. Partir une semaine loin de Madrid n’était pas pour lui déplaire sur le principe. Mais cela voulait dire quitter Gabriela et aller faire face à sa famille. Une semaine, sept jours. Une éternité ! Mais elle avait beau réfléchit au moyen de se désengager de cette contrainte annuelle, elle n’avait trouvé aucune bonne raison à servir à sa mère.
Gabriela s’était mise à caresser son dos. Des petits cercles de toutes tailles qui lui donnaient des agréables frissons mais qui ne parvenaient pas à lui retirer de la tête ses soucis. Maintenant qu’elle s’était remise à penser aux fêtes de Noël qui approchaient, sa bulle de bonheur avait éclaté et elle refaisait face à la dure réalité de sa vie.
- Tu sais…, commença Gabriela dans un murmure. Juste avant que tu ne rentres, j’ai reçu une lettre de ma mère.
Josefina se décolla légèrement d’elle pour pouvoir croiser le regard vert et envoutant de la femme de sa vie. Ses joues légèrement rosées lui donnaient un teint magnifique. Ses lèvres pleines ne demandaient qu’à être embrassées. Mais Josefina se retint et lui donna toute son attention. Elle savait combien les relations entre Gabriela et sa mère étaient compliquées. Contrairement à elle, sa petite amie n’avait plus que son ainée dans sa vie. Les fêtes de fin d’année n’avaient donc pas la même signification dans leurs deux familles.
- Que te disait-elle ?
- Rien de spécial, comme d’habitude.
Le regard émeraude se fit fuyant. Josefina sentit l’appréhension tendre son corps et voulut la serrer contre elle. Mais Gabriela avait besoin de lui dire quelque chose et Josefina savait que ça ne l’aiderait pas.
- Elle m’a répondu pour le 25 prochain, continua doucement Gabriela en s’allongeant sur le dos, les yeux braqués au plafond. Elle n’est apparemment… pas disponible.
Son ton se fit plus dur et Josefina sentit son cœur se serrer. Cette année avait été longue et si particulière pour Gabriela. Après plusieurs mois sans nouvelles de sa mère, celle-ci s’était manifestée à peine quatre semaines auparavant et avait tenu de beaux discours pour renouer des liens avec sa fille. Une envie de rattraper le temps perdu. Ses souhaits n’avaient cependant pas tenu jusqu’à Noël.
- Elle t’a dit pourquoi ? demanda Josefina.
- Non.
Les bruits de la rue se firent entendre dans le silence du petit studio. Josefina se crispa puis soupira.
- Enfin je suppose qu’elle sera déjà en très bonne compagnie.
- Je suis désolée …
Josefina s’en voulut soudainement de se plaindre si souvent de sa vie familiale. Elle réalisait qu’elle avait la chance de pouvoir tout de même toujours compter sur les siens. Mais que pouvait-elle faire à présent pour aider Gabriela ? Celle-ci se retrouvait soudain seule pendant les fêtes de Noël. Un moment qui se voulait convivial et chaleureux.
- Je m’en fous. Oui, en fait je m’en fous complètement !
Gabriela se retourna pour lui faire face et se redressa sur un coude. Ses yeux verts étaient chargés d’un déterminisme nouveau. Habituellement, Josefina aimait la voir dans ce mouvement optimiste. Ce soir-là, elle avait un drôle de présentiment.
- Je n’ai pas besoin d’elle, je n’ai jamais eu besoin d’elle.
Répéter ses idées semblait leur donner plus de force.
- Alors je ne compterai plus jamais sur sa présence pour quoi que ce soit. Et je ne lui donnerai plus jamais rien.
- C’est quand même ta mère…, tenta de temporiser Josefina.
- Une mère qui en est une que lorsque ça l’arrange ! s’emporta Gabriela en se redressant.
La couverture glissa, dévoilant son corps nu qui se couvrait doucement de chair de poule. Elle jeta ses jambes hors du lit et se leva sans aucune gêne. Josefina avait l’impression qu’elle allait sortir en trombe de son studio pour aller crier aux oreilles du monde cette nouvelle promesse qui se gravait dans son cœur.
- Ce n’est pas comme ça que ça marche ! Quand tu fais un enfant, tu en assumes les responsabilités. Elle ne l’a jamais fait ! Ce qui montre bien qu’elle n’est pas réellement ma mère. Simplement ma génitrice en quelque sorte. Elle a décidé de ne rien me devoir, de faire passer tout le monde avant moi, alors je vais faire la même chose.
Josefina se glissa à son tour hors du lit et alla se coller contre le corps frais de sa petite amie. Ses bras entourèrent sa taille et elle la serra contre elle, essayant de lui insuffler toute l’énergie qu’elle avait. Elle n’aimait pas entendre ces mots, cette colère. Bien qu’elle puisse imaginer combien Gabriela devait en souffrir.
- Je me sens mieux !
Gabriela se retourna et la serra à son tour contre elle.
- Ne fais pas ce genre de promesse, lui murmura Josefina. Je ne veux pas que tu le regrettes par la suite.
- Ne me dis pas que c’est ton côté catholique qui ressort ! se moqua-t-elle en riant doucement.
Josefina sourit à son tour mais n’ajouta rien. Elle ne croyait pas vraiment en Dieu. Plus depuis qu’on lui avait si injustement enlevé son père. Mais elle avait quand même quelques principes qui restaient importants. Et les liens familiaux étaient de ceux-ci, surtout dans cette période.
- Est-ce que ton âme charitable pourrait venir en aide à mon âme perdue ?
Gabriela lui offrit son regard d’agneau, celui qui la faisait craquer presque à chaque fois.
- Quelle aide je pourrais t’apporter ?
Un nœud se forma dans le ventre de Josefina. Elle se sentait soudain prise au piège alors que face à elle, Gabriela hésitait tout en étudiant sa réaction.
- Je vais devoir passer les fêtes seule…
Josefina grimaça. Un Noël sans famille ou amis était un Noël triste et amer qui n’était souhaitable à personne, mais la jeune femme ne voyait pas quelle solution elle pouvait lui proposer.
- Est-ce qu’il te serait possible… de m’emmener avec toi ?
La moue de Gabriela se fit plus incertaine. Elle grimaça tout en scrutant avec attention son visage. Josefina aurait voulu se dérober, s’enfuir de son étreinte et réfléchir à cette question sans avoir l’impression d’être cernée de tout côté. Pourtant elle ne bougea pas. Ses yeux se voilèrent et elle imagina pendant un instant ce Noël en compagnie de Gabriela. Sa maison campagnarde. Sa famille. Son premier Noël sans son père. Sa fuite à la capitale et les reproches que sa mère allait lui faire. L’ambiance ne serait sans doute pas au rendez-vous. Mais si elle emmenait Gabriela avec elle, peut-être que cela permettrait de radoucir les maux de chacun ? De plus, ça leur éviterait de passer cette longue semaine loin l’une de l’autre ! Et de toute façon, que pouvait-elle dire pour le refuser à Gabriela ?
- Toi, venir à Felanitx !
Gabriela grimaça avant de voir apparaître le sourire sur le visage de Josefina. Aussitôt, son regard s’illumina.
- Alors tu veux bien ?
- Je ne te promets pas le meilleur Noël qui soit…, prévint la jeune femme.
- Ça sera sans doute le meilleur Noël que je n’aurais jamais fait ! contra Gabriela en ouvrant de grands yeux émerveillés. Mon Dieu mais Jo ! C’est le plus beau cadeau de Noël que tu puisses me faire !
- J’espère que mon vrai cadeau te plaira encore plus, grogna Josefina en faisant la moue. Il m’a couté quand même beaucoup plus cher que celui-ci.
- Rien ne peut être plus beau que de passer ces fêtes avec toi.
Gabriela l’entraina contre elle et l’embrassa à pleine bouche, glissant ses mains jusqu’à ses fesses. Josefina sourit contre les lèvres de sa petite amie et répondit à son étreinte. Si Gabriela était heureuse, alors elle le serait aussi. Et plus elle y réfléchissait, plus elle réalisait que c’était finalement la meilleure solution pour que les fêtes se passent au mieux.
- Je tiens quand même à t’offrir ton cadeau en amont. Ma famille ne sera sans doute pas ravie que tu vois ce que je t’ai acheté.
L’air coquin qu’elle afficha fit rire Gabriela qui la poussa jusqu’au lit.
- Je crois que tu vas faire envoyer un mot à ton patron. Tu as attrapé froid hier soir et tu es clouée au lit. Impossible pour toi de mettre le pied dehors.
- Gabi…
- Tu es à moi. Pour toute la nuit !
Gabriela se glissa à ses côtés et rabattit les couettes sur leurs têtes. La chaleur les enveloppa de nouveau et Josefina se laissa aller dans leur bulle secrète, remplie de bonheur pendant encore un temps.
End Notes:
Voici le premier chapitre avec l'annonce des fêtes de Noël qui approchent pour Josefina qui se retrouve finalement à embarquer Gabriela avec elle !
Merci pour votre lecture et rendez-vous au prochain chapitre !
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