Polaroid by LilTangerine
Summary:

Twistedreams


Prendre une photo, ça dure le temps d'une respiration et pourtant, ça reste pour l'éternité. Il y a les visages qui s'effacent de nos mémoires et ceux qu'on ne voulait plus jamais revoir imprimés sur la pellicule. Il y a les sourires de ceux qui n'existent plus que sur le papier glacés.

Au final, nous ne sommes plus que des moments, rangés en vrac dans des albums jaunis.
Categories: Inclassable Characters: Aucun
Avertissement: Aucun
Langue: Français
Genre Narratif: Nouvelle
Challenges:
Series: Aucun
Chapters: 1 Completed: Oui Word count: 1868 Read: 1942 Published: 13/04/2014 Updated: 15/04/2014

1. Polaroid by LilTangerine

Polaroid by LilTangerine
Author's Notes:
Hello~
Ce texte peut paraître très étrange, incompréhensible, fait des phrases écrites n'importe comment sans aucun rapport les unes avec les autres ou encore illisible.
En fait, c'est exactement ce qu'il est. Ca peut faire peur, inspirer le mépris ou que sais-je d'autre encore, mais c'est un risque que je prends.

Bonne lecture!
C'est amer, la déception. Ca laisse un goût de médicament sur la langue qu'on essaye de ravaler dans sa gorge ou d'étouffer sous d'autres sentiments. Mais il n'y a rien à faire, c'est vicieux, ça revient quand on pense que c'est fini.






Les regrets, la solitude, la tristesse, tout ça aussi c'est amer. Parfois je me dis que quand la vie en aura fini avec nous, on ne sera plus que des visages osseux, cyniques et désabusés avec le coeur aussi sec qu'un citron pressé.
Et encore faudrait-il vivre au lieu d'exister et rester là à respirer l'air pollué des nécropoles à nos pieds, de trainer sa carcasse vide dans les rues comme on emmène un animal à l'abattoir.






Parce qu'on ne veut pas savoir, on ne veut pas comprendre, on ne veut pas ouvrir les yeux même si on a peur du noir, on a peur du changement et de la lumière trop crûe qui montre qui nous sommes vraiment. On a peur de nous-même alors on se cache comme des monstres sous des lits, des monstres qui ont soif de sang mais qui ne veulent pas se salir les mains, leurs mains trop propres de gens bien.






Tu le sens, maintenant, ce goût amer sur ta langue? Tu verras, il ne te quittera plus. Ca va ronger tes dents petit à petit jusqu'à ce que tu ne puisses plus jurer, parce que les insultes ça salit ta bouche qui parlait de beauté et d'espoir avant de savoir.







Ca glisse sur tes cils comme un rayon de soleil en hiver aussi clair que du diamant et les larmes qui y sont accrochées étincellent. Faut pas pleurer, ça va aller.






Evidemment que c'est un mensonge, tu t'attendais à quoi? C'est trop tard, tu as déjà renoncé au réconfort des bras aimants puisqu'ils ne te reconnaissent plus et que tu t'éloignes d'eux.






Les braises se sont éteintes dans la cheminée. Il ne reste plus que du charbon froid et mort, ça laisse des traces sur tes joues comme des peintures de guerre alors que tu essayes d'embrasser les flammes.







Les breloques sur tes bracelets ont un tintement agréable de clochette quand elles s'entrechoquent. Tu te demandes si peut-être lorsque deux mondes entrent en collision c'est un carillon qui résonne à travers tout le vide de l'univers.






Et tout mon coeur ce serait trop te donner encore.







Plisser les yeux à cause de la lumière. Nuit et jour sur une barbe. Course d'obstacles. Suites d'idées sans queue ni tête. Sans tête surtout. C'est à cause d'Alice. Elle n'aime pas les lapins. Tolstoï ne s'appelle pas Thomas. Voile devant les yeux. Interférences sur voix aiguës. Promesse sans peine en ricanant. Stupidité. C'est facile d'aimer. De se perdre. Bombe. C'est de la triche. J'ai toujours quelque chose dans ma manche.






Il fait froid. Mais seulement sous mes pieds les fleurs craquent. Là ou là on s'en fiche. Le soleil a été dévoré entre tes ongles et tes lèvres charnues. Charnières sur les portes cachées. Je n'ai jamais lu Machiavel. Je préfère les annuaires. Elle a des boites à boutons qui ne lui serviront jamais. Trop de rose. Rires gras qui devraient s'étouffer dans leurs gorges.






C'est bien joli la liberté mais on ne l'a jamais attrapée. Peut-on dire à gorge ployée ? Comme les moineaux. C'est toujours les mésanges. Tu, je, elle. On ne sait plus à la fin. Qui c'est ? Qui peut encore voler ? Ca me rend malade. J'aimerais bien voyager en bateau. Chaloupe est un mot étrange. L’Afrique c'est à Céline. Celui-là même avec le nom étrange. Des histoires de bûcher, de tranchées et d'entrailles. On ne sait plus. L'eau bouillante finit toujours par déborder, c'est agaçant.







Les invasions sont faites de trahisons. A la fin, ce sont tous des lâches. Ca a été dévasté. Quoi donc ? L'espoir, l'humanité, tout. Personne ne crois plus en personne. Manipulations et ficelles. Dictatures sur le bout de la langue. Tout le monde attend que la guerre éclate mais n'ose pas l'avouer. Je ne veux pas. Meurs. Trop sournois et violent pour survivre. Manipulations sur des siècles et des siècles. Un espèce vouée à sa perte. Cicatrices sur tes hanches. Les dernières secondes. L'odeur de la poussière. Manucure polie. Faucille écrasée sous une enclume. Moustache. Murs découpés. Noyés, comme Ophélie, ses cheveux roux et sa couronne de fleurs. Perdus, comme les mots dans le brouillard de ta gorge. Barbelés. Mutisme. Le courant l'a emportée.






Dos aux portes qui claquent pour mieux sentir les courants d'air.





T'attends un message qui te dira "t'inquiète pas, t'inquiète plus, j'suis là, j'partirais pas" mais tu ne reçois que du vide et t'as personne à serrer dans tes bras parce qu'un téléphone c'est froid comme la mort et que t'es seul perdu sur ton banc. T'attends toujours ceux qui t'ont dit pouvoir prendre tes mains dans les leurs et t'emmener au large, parce que c'était une promesse, puis le vase s'est brisé et les oiseaux se sont enfuis pour faire naître des tornades. Alors tu attends.
Mais ce sont des gens bien, vraiment.







Peut-être bien qu'au final on rêve juste d'être en vie et que le monde derrière nos paupières c'est le notre, peut-être qu'on est des millions de consciences éteintes qui attendent dans le noir que se finisse enfin ce cauchemar. On voit des couleurs et on décide de rester parce que ça a l'air tellement mieux que ce qu'on veut oublier.






Les fourmillements remontent le long de ton bras engourdi replié sous ta tête depuis la veille au soir. Tu clignes des yeux pour t'habituer à la lumière qui filtre sous le store cassé que depuis des mois tu oublies de réparer.






Tu vois ton sourire qui passe de photo en photo mais tu ne te reconnais plus. Le reflet dans le miroir et le visage devant l'objectif sont deux personnes qui s'ignorent dos à dos les yeux fermés. Cette personne-là, celle qui dit être toi, elle a l'air de rire tout le temps, elle pue le bonheur et elle irradie l'amour de la vie, de l'odeur des fleurs fanées et des mots qui résonnent.
Elle, ça ne peut pas être toi.







Instant. Photographie. Flash-back. Temps. Ca s'accélère. Secondes. Veste en jean. Fantasmes délurés. Jouer et perdre. Rouge. Jeunesse paumée. Alcool. Disparaître. Des rires qui se perdent. Regards. Regards qui ne se lâchent plus. Coupures.







Les mots. C'est tellement humain, les mots. On les frotte contre l’ego des autres pour les enflammer. On les aiguise, on les plante entre les deux épaules parce qu'au final on est tous des lâches et qu'on ne veut pas s'affronter en face. Les mots, prédateurs des hommes. Ca tue, ça broie entre ses dents, ça envoie droit dans le mur. Les mots, ça murmure. Ca souffle dans ton oreille, ça dirige tes pensées, ça te pousse à prendre les armes, d'autres armes qui ont un goût de poudre à canon.
Mais il y a d'autres mots. Qui guérissent, qui pansent tes plaies, qui t'embrassent sur le front et bordent ton lit. Des mots doux et tendres, des mots pour sauver, des mots pour couvrir le bruit du tonnerre. C'est tellement humain. Ca aime, ça blesse, ça vit, ça s'éteint. Ca s'oublie comme tout ce qu'on passe sous silence et ça se bat pour rester. Ces mots, ils sont comme nous. Un peu moins tangibles, c'est tout.






Tomber. Reflets troubles. Sourire, toujours. T'en fait pas, ça va. Bouteilles vides. Eclats. Lumière. Rouge à lèvres. Rythme. Battements. Désinhibés. Folie. Lever son verre, encore. Courage. A tous ces moments. Oublier. Nuits sans fin. Fin des temps. Souvenirs. Instants.







C'est terrible, tu sais. Cette main qui te tire en arrière et t'empêche de tourner la page. Tu ne peux pas te défaire de sa prise sur ton bras. Il y a quelque chose de bizarre et d'étrange et ça tu ne peux pas l'ignorer. Plus tu t'éloignes plus son regard te brûle. C'est des coïncidences qui s’enchaînent, l'instinct, un sixième sens, toutes ces explications que tu trouves ont l'air trop vraies pour y croire. Tu ne veux plus le voir, qu'il s'approche de toi, c'est pas normal, c'est juste une blague cruelle, un jeu du sort qui a mal tourné, un bombe planquée qui a explosé.
Et peut-être qu'un jour vous vous retrouverez.





Toutes ces choses que tu acceptes et qu'eux refusent.






Vous êtes amis. Vous vous détruisez tous les uns les autres. C'a toujours été les règles du jeu et eux l'ont toujours emporté.







Il pleut aujourd'hui. Ca dégouline le long de tes cheveux et sur tes épaules trempées. Tes vêtements sont lourds et te collent à la peau, tu voudrais les enlever mais la morale et tes os glacés protestent. Tu frissonnes. Pourquoi tu attends au milieu de la rue, dis, qui attends-tu? Ce n'est pas lui, quand même, pas encore?
Tu avais promis que c'était fini, que tu n'y pensais plus. C'était un mensonge, n'est-ce pas?






Tout ça, c'est entièrement de ta faute, tu le sais. Il n'y a personne d'autre et tu ne peux plus te mentir, t'es stupide, incapable, orgueilleuse, arrogante, bonne à rien et surtout t'es détestable. C'est de ta faute. Ta faute, ta faute, ta faute.






Tu te dis qu'il faut être forte et tenir bon. C'est pas trop tard. Si tu te mets à travailler tout peut encore aller. Il ne reste pas beaucoup de temps mais crois-moi, c'est suffisant. T'en fait pas, ça va aller. Ignore les reproches et concentre toi. Souris. Reprends confiance. Même si les mots ça ne suffit pas.
Bien sur que non tu n'es pas folle. C'est pas si grave de te parler à toi-même. Tant que tu réussis. Je serais toujours là, t'en fait pas. Je resterais cette voix dans ta tête.

Faut pas pleurer. Ca va aller.






C'est tes mains qui tremblent le stylo serré entre tes doigts frêles. C'est le battement dans ta tête qui va au rythme de ton coeur affolé. C'est la léthargie qui s'empare de tes idées et te paralyse complètement. C'est la peur qui t'arrache les ailes.







Dégoût. Dents usées. La rage qui remonte dans sa gorge. Acide. Haine crachée. Poison. Lenteur. Aboiement à la nuit tombée. Barrière défoncée. Griffures. Les lèvres érodées comme des falaises. Peau nue sous ses ongles. Mordu. Grincements. Vague en pleine figure. Claques. Un château de carte qui s'écroule. Sable dans les yeux. Mots jetés pour faire trembler l'air. Course. Fuite. Les rires s'éloignent. Nuit tombée. Rideau.
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