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Je ne sais pas si c'est le sentiment d'être observé qui me fait tourner la tête, mais, à ce moment-là, je me rends compte que nous ne sommes plus seules dans la pièce.

 

Pas maintenant ! 

 

Mon cœur accélère. Ma gorge se serre. Je sais d'avance que le moment est arrivé. Je sais que cette fois-ci, je n'ai pas la possibilité de fuir sa présence. Cela ne me sert à rien de me pincer car je sais que ce cauchemar est réel. Je ne suis pas en train de rêver !

 

 

 

Alexander est debout près de la porte. Il regarde avec intérêt, l'intérieur de la chambre. Il n'a pas encore vu les yeux de la petite fille, mais Tom l'entraîne déjà dans la pièce. Je me mords l'intérieur de la joue pour ne pas pleurer.

 

— Bonjour Eleanore, la salue Tom en ébouriffant ses cheveux déjà en bataille par sa sieste.

 

Elle rigole et s'écarte de moi pour aller rejoindre son ami de jeux.

 

Toujours assise sur le bord du lit, je ne quitte pas Alexander des yeux. Il sourit...pour l'instant !

 

— Plus haut, plus haut, s'écrie Eleanore lorsque Tom lui fait faire l'avion dans la chambre.

 

— Attention ! Attention ! L'avion va atterrir. Veuillez attacher vos ceintures.

 

Eleanore crie d'amusement. Ses bras et jambes s'agitent dans les airs. Au bout de quelques minutes, il fait atterrir Eleanore sur le lit qui saute en battant des bras comme pour s'envoler à nouveau.

 

— Encore, encore Tom, elle applaudit en lui tendant les bras. Si te paît.

 

L'acteur lui sourit en la récupérant dans ses bras.

 

 

 

— Eleanore, je vais te présenter quelqu'un, lui explique Tom en s'approchant de son meilleur ami. Lui, c'est Alex. Alex, voici Eleanore, la fille de Léa.

 

ta fille, je pense en me mordant la lèvre du bas.

 

Mes yeux me piquent. J'ai envie de crier. J'ai l'impression que je vais devenir folle et que la terre va s'ouvrir sous mes pieds. Mon pouls bat un record de vitesse.

 

Eleanore sans doute impressionnée face à une personne qu'elle ne connaît pas se cache le visage dans les bras de Tom.

 

Au bout de quelques secondes, elle regarde Tom qui l'encourage d'un signe de tête.

 

Lorsqu'elle ose enfin regarder Alexander, je retiens mon souffle.

 

— Alex, elle répète timidement.

 

— Je...je préfère qu'elle l'appelle Alexander, je dis d'une voix tremblante.

 

Papa, peut-être ? propose ma conscience en suivant la scène avec intérêt.

 

Je n'ose plus les regarder. Je regarde mes mains crispées sur mes genoux car Tom semble lire trop facilement en moi. Et, en ce moment, je n'ose pas soutenir le regard d'Alexander qui se tourne vers notre fille.

 

— Salut Eleanore, dit-il doucement en lui souriant.

 

 

 

Lorsqu'elle tend les bras vers lui, je le vois hésiter. Peut-être même reculer d'un pas. Moi, je n'ose pas bouger. J'ose à peine respirer. Au bord de la crise cardiaque, les yeux écarquillés, je les regarde, horrifiée. L'un près de l'autre la ressemblance est plus frappante !

 

Je décompte les secondes avant que l'acteur découvre qu'il tient sa fille dans ses bras. Je suis étonnée que Tom continue de les observer avec amusement.

 

Lorsque la petite fille lève les yeux vers lui, je vois Alexander froncer les sourcils et je manque de défaillir.

 

 

 

Le tonnerre éclate soudain. Je sursaute. Eleanore effrayée se réfugie encore plus dans les bras de son père qui dépose une main apaisante sur ses cheveux.

 

— Tu ne dois pas avoir peur, ce n'est rien, murmure-t-il doucement.

 

— Vrai ?

 

Elle lève ses yeux inquiets vers lui. Il lui sourit en acquiesçant. Si je n'avais pas si peur de sa réaction, je trouverai ce moment touchant.

 

— Maman, dit Eleanore en se dégageant des bras de l'acteur qui me la tend directement.

 

Je prends la petite contre moi, sur mes genoux.

 

Je n'ose pas lever la tête vers lui.

 

Du coin de l’œil, je vois Alexander faire la navette entre le visage d'Eleanore et le mien. Mon cœur se serre dangereusement.

 

J'inspire un grand coup. Je ne peux pas repousser ce moment encore plus longtemps. Alors, je lève les yeux vers lui. Et là, à cet instant précis, je vois à son regard qu'il vient de comprendre !

 

 

 

J'ai peur ! Peur de sa réaction lorsque le moment de la confrontation aura lieu. Et, je sais ce moment venu !

 

Depuis que j'ai vu dans ses yeux qu'il a compris, je n'ose plus lever les yeux vers lui, alors je fixe Eleanore qui joue sur mes jambes avec mes doigts. Le rythme de mon cœur ne se calme pas. Je me mords tellement fort l'intérieur de la joue, que je sens un léger goût de sang se mélanger à ma salive.

 

— Maman ?

 

— Oui, je murmure doucement.

 

Je refoule les larmes qui menacent de couler si je ne me ressaisis pas. J'inspire. Expire plusieurs fois.

 

Tu peux le faire Léa, m'encourage ma conscience.

 

— A va ?

 

Je pince fort les lèvres pour ne pas pleurer. Ses petits yeux verts me fixent avec inquiétude.

 

— Oui, ma petite fée, maman va bien.

 

Je souris pour ne pas l'inquiéter.

 

C'est un sourire de façade. Il est hors de question que je craque devant elle. Je refuse que mes soucis d'adulte perturbent son développement.

 

Elle fronce les sourcils. Mon cœur se serre lorsque la petite ride entre ses sourcils apparaît. Sa petite ride des soucis comme je l'appelle. Je continue de lui sourire pour la convaincre que je vais bien. Elle m'embrasse sur la joue et se concentre à nouveau sur mes mains avant de récupérer son imagier à côté de nous.

 

 

 

Le silence s'installe. Ce silence pesant et menaçant. Je regarde Eleanore.

 

— Gade Aleande, la joli totue.

 

Elle lève son livre comme elle peut et lui montre la tortue qui mange de la salade.

 

Je lève les yeux vers lui. Il est très pâle. Il observe Eleanore avec intérêt. Il est sous le choc.

 

Malgré tout, il lui sourit. Je vois à son visage qu'il hésite mais, finit par avancer vers le lit où nous sommes assises.

 

Assis à nos côtés, il regarde la page du livre. Je sens son parfum nous englober tous les trois. En général très sensible aux odeurs, le sien m'apaise malgré la situation. Par contre, cette proximité physique me dérange. Je sens son corps posé à quelques centimètres du mien. J'ai juste envie de me reculer sur le lit pour nous éloigner toutes les deux.

 

— C'est vrai que c'est une jolie tortue, il murmure en observant le livre à son tour.

 

Il se penche vers nous pour observer avec plus d'attention le livre lorsqu'elle tourne la page. Le pouce de sa main gauche touche celui de ma main droite, je n'ose pas l'enlever.

 

J'ai peur d'ouvrir les hostilités.

 

 

 

Je sais que reporter cette discussion ne sert à rien. Maintenant qu'il a compris que Eleanore est sa fille, je me dois de tout lui expliquer.

 

— Et si tu allais montrer la belle tortue à Jane avec Tom, je propose à Eleanore.

 

Je me mords l'intérieur de la joue en fronçant les sourcils surprise par mes paroles. Est-ce vraiment moi qui viens de proposer ça ?

 

Eleanore tourne la tête vers moi en souriant. Ses petits yeux verts pétillent de malice. Je lui fais un clin d’œil complice. Elle saute de mes jambes et trottine joyeusement jusqu'à Tom qui lui tend la main en souriant. Au moment de sortir de la chambre, Tom me jette un regard étrange. Je vais devoir lui parler rapidement.

 

Lorsqu'ils quittent la pièce mon cœur se serre. Dans quelques minutes tout sera différent.

 

 

 

Cela ne sert à rien de reporter ce moment.

 

Je suis une adulte. J'ai eu un bébé en terminant mes études. J'ai écrit plusieurs livres en l'élevant. C'est ce que je me répète en me levant du lit.

 

A l'extérieur, la nature se déchaîne. Le bruit du tonnerre fait écho à mon cœur qui tambourine dans ma poitrine.

 

Les jambes tremblotantes, je me dirige vers la porte pour la fermer. Notre conversation ne concerne pas les autres occupants de l'hôtel.

 

Au moment où la porte nous coupe des autres, je sens la main chaude d'Alexander qui me retient. Je ne l'ai pas entendu se lever du lit et encore moins s'approcher de moi.

 

Perplexe, je fronce les sourcils en regardant nos mains l'une dans l'autre.

 

Doucement, je lève les yeux vers son visage.

 

Lui aussi a les sourcils froncés. Lorsqu'il me répond dans un murmure, il ne quitte pas nos deux mains du regard :

 

— Je pensais que tu allais encore fuir !

 

Lorsqu'il se rend compte qu'il me tient toujours, il s'éloigne rapidement de moi et se laisse tomber sur le bord du lit.

 

 

 

Toujours debout près de la porte fermée, je l’observe pendant quelques secondes. Il est penché en avant, sa mâchoire est serrée. A plusieurs reprises, il se frotte les paumes des mains sur ses cuisses. Pendant que je le regarde, une boule désagréable s’invite dans ma gorge.

 

La culpabilité peut-être ? me demande ma conscience de sa voix haut perchée.

 

Toi la ferme ! 

 

Bien sûr, je sais qu’elle a raison.

 

En soupirant, je vais m’asseoir sur le fauteuil de la chambre. Le meuble est près de la fenêtre où j’aime m’asseoir pour écrire et regarder Eleanore dormir.

 

— Pourquoi Léa ?

 

 

 

Dehors la pluie aidée par la tempête frappe fort contre la vitre de la chambre. Alexander se lève du lit et fait les cent pas. A plusieurs reprises, il regarde vers moi, hésite et continue de marcher. Au bout de quelques minutes à longer encore et encore le meuble de nuit, il vient s’asseoir au pied du lit, face à moi. Je ne le regarde pas. Maintenant qu’il est assis là, je fixe un point invisible sur le mur, juste au-dessus de sa tête, mais je sens son regard qui détaille mon visage.

 

L’envie de pleurer revient avec plus de force. Mon cœur bat rapidement. J’ai peur, mais je lui dois bien ça.

 

— Quoi ? je demande innocemment.

 

Du coin de l’œil, je le vois marmonner des paroles inintelligibles. Il soupire plusieurs fois, se lève du lit et marche à nouveau dans la pièce.

 

— Ne joue pas avec mes nerfs ! Pourquoi est-ce que j’ai une fille et que je ne suis pas au courant ?

 

Allez! Vas-y !, m’encourage ma conscience aussi concentrée que moi.

 

— Tu sais, lorsqu’un homme et une femme passent une nuit ensemble, il arrive que neuf mois plus tard, un bébé vienne au monde, je réponds.

 

Ma conscience se tape le front avec le plat de sa main et secoue la tête dépitée.

 

— Léa !

 

Il semble las. Ce ton est une mise en garde. Je sens que je ne dois pas aller trop loin.

 

 

 

— Je réponds juste à ta question, je me défends en croisant les bras contre ma poitrine.

 

A ce moment-là, je vois l’esquisse d’un sourire se dessiner sur son visage. Une esquisse si furtive qu’au final, c’est peut-être le reflet de la lampe.

 

— Eleanore est ma fille, je ne peux pas le nier. Mais pourquoi ? Pourquoi est-ce-que je découvre son existence qu’aujourd’hui ? Tu aurais pu me prévenir quand tu as appris que tu étais enceinte.

 

La boule désagréable dans ma gorge grandit. Je grimace et pince les lèvres pour retenir mes larmes.

 

Cette question, mon père, Jack, Angie me l’ont posées de nombreuses fois pendant ma grossesse. Et d’ailleurs, moi aussi.

 

 

 

Je regarde mes mains serrées l’une contre l’autre. Il me fixe, je le sens.

 

— Je ne sais pas, j’avoue doucement.

 

C’est la vérité, pendant les neuf mois de ma grossesse, je me suis posée cette question encore et encore.

 

— M’aurais-tu cru ? j’ajoute en levant les yeux vers lui.

 

J’ai besoin de voir ses yeux à ce moment-là. Car, même si c’est un acteur, je suppose peut-être bêtement qu’il n’aura pas le temps de me mentir avec ses yeux.

 

Alexander me fixe quelques instants avant de répondre :

 

— Oui, bien sûr que oui !

 

Je secoue la tête. Non, bien sur que non ! C’est facile de me dire oui aujourd’hui.

 

— Es-tu certain ? Combien de filles avec qui…, je commence en rougissant. Avec qui tu as couché se sont vantées d’être enceinte de toi ?

 

Il se laisse tomber sur le lit qui craque dangereusement et se passe de nombreuses fois les deux mains dans les cheveux pour les repousser en arrière. Son visage est grave, triste peut-être.

 

— C’est le revers de la célébrité, il marmonne entre ses dents sans me regarder.

 

Il soupire, lève les yeux vers moi. Pendant quelques secondes, il ne dit rien et se contente de me regarder. Il ouvre la bouche avant de la fermer à plusieurs reprises.

 

— Tu ne réponds pas à ma question, j’insiste.

 

Ce n’est pas dans mes habitudes de pousser les autres dans leurs retranchements, mais je veux maintenir cet avantage.

 

— Deux.

 

Quand même ! 

 

 

 

— Étaient-elles réellement enceintes de toi ?

 

Sa posture est différente. Son dos est voûté. Son visage est fatigué. Ses yeux perdus dans le vague sont comme hantés par de mauvais souvenirs.

 

— Non

 

Le silence s’installe dans la pièce. A l’extérieur la nature continue de se déchaîner. J’ai envie que cette conversation se termine pour pouvoir rejoindre Eleanore et la serrer contre moi.

 

Soudain, Alexander se redresse et me fait sursauter :

 

— Mais, c’était différent dans ton cas. Tu étais bien enceinte de moi.

 

Ma conscience qui se rend compte tout comme moi que l’avantage revient légèrement vers lui, se ronge les ongles.

 

J’acquiesce sans le quitter des yeux.

 

— D’accord, mais, je ne vois pas ce qui est différent. Lorsque nous avons passé cette nuit ensemble, je ne savais pas qui tu étais et pourtant, tu étais déjà célèbre dans le monde entier.

 

Alexander m’observe quelques instants. Les sourcils froncés, il détaille mon visage avant de me regarder dans les yeux.

 

— Essais-tu de me dire que tu ne m’as rien dit à l’époque car tu avais peur que je ne te crois pas, il reformule doucement en cherchant les bons mots.

 

J’acquiesce pendant que le tonnerre gronde dehors. C’est une partie de la vérité. L’autre ne le regarde pas.

 

— Oui.

 

Comme une enfant prise en faute, j’observe mes mains jointes sur mes cuisses.

 

— Je suis désolée Alexander, je murmure doucement.

 

Je me rends compte en murmurant ces mots que je porte cette culpabilité sans réellement m’en rendre compte depuis que j’ai appris que j’étais enceinte.

 

 

 

Un éclair illumine la pièce avant que le tonnerre explose dans le ciel.

 

— Léa ! J’aurais dû être auprès de toi pendant ces moments-là ! J’aurais dû être là pour la naissance de notre fille. Pour ses premières nuits. Ses premiers mots. Ses premiers pas. Ses premiers anniversaires. Je ne sais même pas quand elle est née ! Elle ne sait pas qui je suis, il s’écrie en se levant à nouveau.

 

Je me fais toute petite sur le fauteuil. Il est furieux et je le comprends. Si il doit évacuer cette colère, je suis prête à l’écouter déverser le flot d’injures qu’il veut. Je suis prête à l’écouter sans rien dire. Peut-être que, ma conscience me laissera un peu en paix après ça.

 

Debout au milieu de la chambre, il se stoppe. Son visage s’éclaire soudain et il dit :

 

— Je pourrais te l’enlever.

 

Pardon ?

 

Je sursaute. Il vient de dire quoi ? Il n’a pas le droit de me faire ça !

 

On est d’accord, j’ai commis une grosse erreur de jugement, mais, il ne peut pas me priver de ce rayon de soleil.

 

 

 

Ma conscience montre les crocs prête à attaquer. Elle enfile ses gants de boxe et attend le début du combat avec impatience en sautillant d’un pied à l’autre.

 

Furieuse à mon tour, je me lève d’un bon. Les poings sur les hanches, je lui fais face. Mes yeux lancent des éclairs. Mon cœur bat rapidement poussé par l’adrénaline.

 

— Tu n’as pas intérêt à faire ça ! Je suis sa mère !

 

— Je suis son père, il répond du tac au tac.

 

— Je peux engager un tas d’avocats qui t’empêcheront de faire cela, je réplique en avançant d’un pas dans sa direction.

 

— Je peux en faire de même. Et puis, n’oublie pas qui je suis, il ajoute doucereusement en souriant.

 

Je suis hors de moi ! Mes joues sont rouges. Mes yeux piquent. Je sens le sang bouillonner dans mes veines. J’avance d’un pas et tente de le gifler, mais, plus rapide que moi, il attrape ma main droite en mouvement et m’attire contre lui.

 

Mon souffle se bloque dans ma poitrine lorsque je me stoppe violemment contre lui. Son parfum nous englobe tous les deux. Plus petite que lui, je sens contre ma joue son cœur battre rapidement dans sa poitrine. Il tient toujours ma main dans la sienne, l’autre me tient serrée contre lui.

 

 

 

Je ne sais pas combien de temps nous restons comme ça avant que mon cerveau fasse son travail et ordonne à mon corps de s’éloigner de lui.

 

Lorsque mes pieds acceptent enfin de m’obéir, je me recule rapidement en le fusillant du regard.

 

Il est imposant face à moi. Il ne sourit plus. Son visage exprime des choses que je n’arrive pas à identifier. Je suppose qu’il est content d’avoir remporté cette bataille. Il sait qu’il a gagné. Ce sera un combat perdu d’avance. Même si, je décide de partir avec Eleanore au bout du monde.

 

Je suis furieuse. Il est hors de question qu’il fasse appel à sa célébrité pour émouvoir les gens. Je refuse de me séparer de mon enfant.

 

Je bouillonne tellement de colère que je finis par pleurer. Les larmes coulent les unes après les autres à une vitesse incroyable sur mon visage.

 

Même si le regard de l’acteur s’est adouci, je n’arrive plus à déchiffrer les expressions impassibles de son visage. C’est de la triche ! C’est son métier de jouer la comédie !

 

— Alexander, je murmure doucement entre deux sanglots. Je t’en supplie ne fais pas ça. Je ferai tout ce que tu veux, mais, ne me prend pas Eleanore.

 

 

 

Il semble surpris par ma proposition. La petite ride du souci, la même que notre fille apparaît entre ses deux sourcils.

 

— Je dois réfléchir, marmonne-t-il. C’est si soudain tout cela...tu réapparais dans ma vie et, je découvre que j’ai une fille.

 

J’acquiesce sans rien dire car je le comprends. Je me sens toute petite à pleurer face à lui.

 

Alexander fait un pas vers moi. J’ai envie de reculer, mais je ne fais rien, je me contente de ne pas le quitter des yeux. Même si, les larmes me brouillent légèrement la vue.

 

Mon cœur bat trop rapidement. Mes jambes tremblent. Ce trop plein-d’émotions m’épuise.

 

A quelques centimètres de moi, il se stoppe, m’observe quelques secondes puis secoue la tête, fais demi-tour et quitte la chambre.

 

 

 

Lorsqu’il ferme la porte derrière lui, je me laisse glisser sur le sol. Le dos contre le pied du lit, je ramène mes jambes contre ma poitrine. Les vannes sont ouvertes et je suis incapable d’arrêter de pleurer.

 

C’est la première fois de ma vie que je ne suis pas certaine de notre avenir à Eleanore et moi.

 

Je suis terrifiée !

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

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