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Il est presque minuit. La maison est silencieuse depuis quatre heures. Eleanore est chez mes parents jusqu’à samedi midi. Ce sont eux qui la reconduiront ici. Je ne veux surtout pas qu’elle soit présente demain à la mairie. Cela ne sert à rien à part peut-être la dégoutter du mariage si un jour elle l’apprend pourquoi son papa et sa maman se sont « mariés ».
Je fronce les sourcils en relisant la même phrase pour la troisième fois. Je secoue la tête de gauche à droite en me mordant la lèvre du bas, et la supprime du traitement de texte. Je peux faire mieux.
Here With me de Dido résonne dans la pièce pendant que je continue à écrire mon nouveau chapitre.

« Là où la vie avait été joie et bonheur reste maintenant que la tristesse et le désespoir, reste maintenant que le malheur et l’horreur. Je n'avais que dix ans lorsque ma mère est partie pour ne plus jamais revenir, rêvant d'une gloire internationale, rêvant de fortune, rêvant de belles toilettes. Elle est partie pour toujours me laissant seule avec mon petit frère de quatre ans et mon père. Ce père qui passe son temps à boire, et à se plaindre, qui passe son temps à pleurer une femme qu'il a tant aimée.
Partout où je vais, je vois joie, bonheur, rire dans ces familles si différentes de la nôtre, si différentes et pourtant, à présent si semblable dans les cris, et dans la peur.
Car oui, le jour que nous redoutions tous est arrivé, nous sommes en guerre, nous ne sommes plus libres, nous sommes en train de souffrir de la faim essayant de survivre à nos bourreaux qui se moquent de nos malheurs.
Mes seize ans ne sont pas exactement ce que j'ai souhaité le plus au monde, j'aurais voulu être comme toutes ces adolescentes des romans que j'ai appris à lire grâce à madame Giles, mon institutrice. Trouver mon prince charmant, me marier. Vive dans l’opulence et le luxe sans me soucier du lendemain.  vivre heureuse.
La guerre est là, emportant avec elle nos vains espoirs de liberté, nos espoirs de revivre un jour heureux. Personne ne pourra nous délivrer de ce destin funeste ! L'histoire parlera sans doute de nous un jour mais serons-nous là pour la raconter ? Serons-nous là pour rappeler aux prochaines générations ce que cela fait de devoir se cacher dans une cave dès qu’une horrible alarme résonne dans la ville ? Serons-nous là pour nos souvenirs ?
Beaucoup de gens parlent, ou plutôt chuchotent car parler est trop dangereux à notre époque. Ils murmurent que les anglais sont en route, que les anglais vont venir nous délivrer. Mais où sont-ils ? Que font-ils ? ... »


Je sélectionne le texte et appuie sur la touche suppr. Je n’arrive à rien ce soir !Je quitte l’écran des yeux et m’avachis peu élégamment sur ma chaise de bureau en me frottant les yeux des deux mains.
Pendant que Dido chante l’amour, je ferme les yeux. Doux souvenirs, tendres souvenirs. Les miens ne sont ni doux, ni tendres. Ce sont simplement des souvenirs que j’ai enfouis dans une petite boite bien cachée dans mon cerveau.
Je grogne en fusillant l’écran des yeux. Peine perdue, je sais que je ne vais pas réussir à écrire aujourd’hui. Cette discussion avec Alexander a fait ressurgir ces souvenirs que j’ai tentés avec force de refouler, le plus loin possible.
Et pourtant, ils sont là et me narguent depuis deux heures. Je hais Alexander Wills. Pourquoi fait cela ? Pourquoi me fait-il douter de sa capacité d’acteur ?

Trois ans plus tôt, un vendredi soir bien ordinaire dans ma vie d’étudiante beaucoup trop studieuse et perfectionniste.

Muse groupe que j’aime écouter quand je travaille résonne dans le studio que j’occupe depuis le début de l’année scolaire. Je me prépare un thé en tentant de faire abstraction des bruits qui viennent de l’étage au-dessus du mien.
Dave et Gary organisent encore une fête. Cela doit bien être la septième depuis le début du mois, nous ne sommes que le quinze !
Je dois finir l’analyse d’une œuvre de Dickens que je dois rendre pour jeudi prochain. J’espère grâce à celle-ci intégrer à la rentrée universitaire l’équipe du journal du campus, ce qui est une chose rare. Je n’ai pas encore terminé ma première année. Seuls les étudiants en dernière année y travaillent. C’est mon professeur de littérature médiévale qui m’a convaincu de postuler cette année.

Pendant que l’eau chauffe, j’entends les rires, les cris qui viennent de la fête. Ce matin, Gary est venu m’inviter. Il étudie le droit. Angie est persuadée qu’il s’intéresse à moi depuis que je me suis installée dans la résidence près du campus. Son sourire n’a pas disparu quand j’ai refusé prétextant du travail en retard. J’ai vu aux expressions de son visage qu’il ne m’a pas crue. Je passe mes vendredis soirs et mes week-ends à travailler. Je préfère réussir mes études que de profiter de ma vie estudiantine.

Il n’y a que ma meilleure amie qui réussisse de temps en temps à me sortir de ma caverne. Deux fois par mois, parfois plus, elle me traîne à un concert de Rock, ou tout simplement écouter son groupe jouer dans quelques grandes salles londoniennes. Même si je me répète que je le fais pour qu’elle me laisse en paix le reste du temps, je suis quand même contente de m’aérer de temps en temps. Bien sûr, j’aime trop ma routine pépère. Étudier et travailler dans la librairie des Jones pour payer mon loyer, refusant ainsi l’aide financière de Jack et papa. Voilà mes priorités dans la vie.
Les professeurs me voient déjà comme le prochain grand critique littéraire, je suis vraiment fière, c’est pour ça que je me donne à fond dans mes études.

La tasse de thé à la main, je rejoins le canapé où « David Copperfield » de Charles Dickens m’attend sur la table basse. A peine assise sur le canapé que mon téléphone sonne. Je pose délicatement la tasse en évitant de renverser son contenu sur le précieux livre et attrape mon portable. La photo d’Angie apparaît à l’écran. Elle fait une horrible grimace. En souriant, je décroche.
— Devine quoi ?
Sa voix est surexcitée.
— Tu as rencontré un vieux riche, et tu vas te marier, je propose en enregistrant mon travail sur une clé USB.
Elle rigole.
— Presque. Le groupe vient de signer un putain de gros contrat. Je vais devenir riche ma poule !
Elle crie de plus en plus fort. J’éloigne l’appareil de mon oreille pour éviter de devenir momentanément sourde.
— Je suis trop contente pour toi et le groupe.
Je souris. Je suis tellement fière d’elle.
— Ouvre-moi la porte, dit-elle au moment où j’entends des coups frappés.
Elle raccroche. Je pose le téléphone sur le canapé et me lève pour lui ouvrir.

J’ai à peine le temps d’ouvrir complètement la porte qu’elle sautille pour entrer en poussant des cris hystériques. Sa bonne humeur me contamine et je ris avec elle.

Angie et moi, c’est une grande histoire d’amitié que même Disney ne pourra jamais réussir à mettre en scène. Nous nous connaissons depuis le jardin d’enfants, et cette grande dispute au sujet d’une poupée et une voiture.
Elle avait la poupée que je voulais, et j’avais la voiture avec laquelle elle voulait s’amuser. Bien sur, il était hors de question de lui prêter ce précieux jouet.
J’ai fini par céder lorsque ses cris sont devenus insupportables pour mes oreilles.
Je me suis approchée d’elle et lui ai donné la voiture. Elle a passé les deux minutes suivantes à me fixer avec colère avant de glisser la poupée vers moi. C’est pile à ce moment-là que notre amitié a commencé.
Pourtant, la vie aurait très bien pu faire que nous ne soyons pas amies toutes les deux. Elle est le genre de fille que je n’aime pas fréquenter, mais, je suis certaine que ce sont nos différences qui nous rendent aussi proches.
Extravertie alors que je suis introvertie. Populaire alors que je tente de me fondre dans la masse. Blonde alors que je suis brune.
Au lycée, beaucoup se sont demandé pourquoi nous étions amies. Sa jupe d’uniforme n’était jamais réglementaire. Elle fumait en cachette malgré l’interdiction de l’école. Elle portait du maquillage beaucoup trop voyant. J’ai toujours été l’inverse. L’étudiante modèle qui vérifiait à chaque pause que sa jupe n’était pas trop haute. Qui n’a jamais touché à une cigarette.

Pendant que nous dansons dans l’entrée de mon appartement, je souris. Mes mouvements ne sont pas si gracieux que les siens. Elle se dandine en se moquant bien de paraître ou non ridicule. Moi, je me contente de bouger doucement.
Je suis heureuse qu’elle réalise son rêve. Elle qui a tenu tête à ses parents qui voulaient qu’elle devienne vétérinaire comme eux. Angie a toujours su qu’elle deviendrait célèbre, elle a toujours rêvé de dépasser les monstres comme les Stones et les Beatles. C’est grâce à cette obstination qu’elle vient de signer pour une tournée internationale.

Une bouteille de champagne en main, elle me saute dans les bras.
— Jamie (son manager et petit ami) organise une fête ce soir. Je veux que ma meilleure amie soit présente à mes côtés, annonce-t-elle en allumant une cigarette pendant que je vais chercher deux verres dans la cuisine ouverte sur le salon.
La tête dans l’armoire, je soupire.
— Tu sais bien que j’ai beaucoup de boulot avec les partiels dans quelques semaines.
A sa moue, je sais qu’elle est déçue. Pas pour longtemps, je la connais trop bien pour savoir qu’elle est en train de chercher une nouvelle ligne d’attaque. Sa cigarette entre deux doigts, elle m’observe en se rongeant l’ongle du pouce.
— Léa...je veux vraiment...j’ai vraiment besoin que ma meilleure amie, ma sœur soit avec moi pour fêter le plus beau jour de ma vie. S’il te plaît, me supplie-t-elle en se mettant à genoux.
Qu’est-ce-que je disais !
— Je suis en pyjama !
Je dépose les deux coupes sur la table et les remplis. Angie pince les lèvres avant de prendre son verre et de porter un toast : — levons nos verres à ma réussite, et à ta future carrière d’autrice et critique littéraire.
Elle vide le verre d’une traite et me le tend pour que je le remplisse à nouveau.
— A toi.
Je lève mon verre que je n’ai pas encore touché en lui souriant.

Elle semble vraiment heureuse ce soir. Je me sens coupable de lui gâcher cette soirée. Lorsque je me lève sans entrain, Angie qui a compris qu’elle a gagné me félicite :
— Tu es la meilleure ma poule.
Je claque la porte de la salle de bain à la fin de sa phrase. Elle arrive toujours à me faire changer d’avis. Je secoue la tête amusée malgré tout. Elle me connaît trop bien et sait comment se servir de mes points faibles. J’enlève mon pyjama et me prépare à prendre ma douche lorsqu’elle passe sa tête dans la salle de bain :
—  Pendant que tu es sous la douche, je vais te préparer ta tenue.
Je ne suis pas pudique devant elle.
— Ok, je réponds en entrant dans la cabine.

Malgré le bruit de l’eau qui ruisselle sur mon corps et les parois, je l’entends monter le volume de la chaîne. Muse rivalise avec les chansons qu’écoutent les fêtards à l’étage. Je me lave les cheveux avec application. Je suis contente de m’être épilée ce matin, cela m’évite de perdre du temps car Angie n’est pas très patiente. Une fois lavée, je m’enroule dans une grosse serviette de bain bleue et trouve Angie accoudée à la porte. Elle tient un cintre à la main tout en me regardant d’un œil critique.
— Non, décide-t-elle en secouant la tête. Il te faut quelque chose de plus sexy.
Je lève les yeux au ciel. Elle aime les jupes courtes et les bas résilles. J’aime les jeans et les blouses amples.
Pendant qu’elle marmonne en fouillant dans mon dressing, je me brosse les dents. Je regrette déjà d’avoir accepté de l’accompagner. Je me secoue, je ne peux pas ne pas y aller.

— Hors de question !
Elle tient une robe noire moulante que j’ai portée à Halloween. Trop moulante, trop courte pour moi.
Je me sers de ma brosse à dents comme arme en la pointant vers elle.
— Ouais...tu as raison, murmure-t-elle en me détaillant. Ta robe noire avec son col en V sera parfaite pour ce soir.
Elle me lance des sous-vêtements noirs que je m’empresse d’enfiler.
Angie adore la mode et tout le tralala qui va avec. Elle est toujours heureuse d’accompagner Jack à des défilés de mode. C’est son monde à elle. Pas vraiment le mien.

Elle insiste pour que je laisse pendre mes cheveux bruns. Elle me tend des escarpins noirs qui vont parfaitement avec la robe que je porte. Comme c’est sa soirée, j’obéis sauf pour le maquillage qu’elle trouve trop léger. Je lui tiens tête, j’aime me fondre dans la foule, et ne pas attirer l’attention.
Pendant que je me prépare, elle est assise sur une chaise qu’elle a traînée ici, et boit le champagne directement à la bouteille qu’elle tient d’une main, dans l’autre une cigarette. Elle m’explique les détails de la tournée et les grandes villes où ils vont se produire.

Un peu plus tard, nous sommes dans le taxi qui nous conduit à sa soirée. Après une demi-heure de route, le chauffeur se stoppe à l’entrée du bar. Angie sort la première pendant que je tends des billets au conducteur. La voiture repart dès que je me suis éloignée. Angie me prend le bras en me souriant. Elle est heureuse.  Je connais bien cet endroit ainsi que le patron, Jimmy, c’est un ami. Il y a énormément de monde ce soir. Ma respiration se bloque quand nous entrons dans le bar enfumé. Les gens sont collés les uns aux autres pendant que des chansons du groupe passent en fond sonore. Jamie ne fait jamais rien en petit quand il s’agit de sa copine. Il voit tout en grand.

Ma meilleure amie est acclamée dès que nous entrons dans le bar. Elle serre mon bras contre le sien pour m’empêcher de fuir. Je rougis d’être malgré moi le centre de l’attention général. Au bout de quelques secondes à lutter contre la foule pour me garder près d’elle, elle s’éloigne en me jetant un regard désolé. Elle passe de bras en bras en riant. Je regarde autour de moi. Les tables sont toutes occupées. Il y a un tabouret vide au bar, je m’avance vers celui-ci en faisant un signe de la main à Jimmy. Ses cinq employés courent partout pour servir rapidement les gens. En remplissant un verre à bière, il me fait un clin d’œil complice avant de servir une fille qui lui tend un billet. Quelques minutes plus tard, il me dépose une bière avant de repartir servir un couple qui lui fait des signes de l’autre côté du bar.  Je reste assise sur ce tabouret en faisant semblant de m’amuser, et encore plus quand Angie vient me voir avant de disparaître dans la foule.

Je vérifie l’heure sur ma montre, cela fait une heure que nous sommes ici. Si je reste encore une heure Angie sera contente. Je peux le faire ! Je bois une longue gorgée de bière avant de regarder la salle avec intérêt. Lorsque je vois une table vide dans un coin discret du bar, je me lève en espérant que personne ne viendra s’y asseoir avant moi. J’en ai un peu marre de me faire draguer par des fêtards. Je me faufile entre les corps qui ondulent sur la musique. Je ne quitte pas mon objectif des yeux. Deux gars m’attrapent les mains pour me faire danser avec eux. En souriant, je secoue la tête et m’éloigne aussi rapidement que je le peux.
Victoire ! Personne n’est assis à ma table. Je souffle, lorsque que j’atteins ce petit coin tranquille, je vais pouvoir m’isoler et me faire discrète.

Assise dans l’ombre, je regrette presque de ne pas avoir pris mon cahier pour retranscrire l’ambiance de ce soir. La soirée ne va pas s’arrêter de sitôt. Les gens chantent, dansent, crient, rient. Les corps se frôlent, se touchent.
— Salut !
Prête à repousser en douceur cette voix masculine, je tourne la tête. Pourtant, lorsque ses yeux croisent les miens, je ne dis rien, et l’observe.
Sans doute la vingtaine, des yeux verts, les cheveux châtains en bataille. Il porte un t-shirt noir et un jean de la même couleur. Il tient deux bières dans les mains. Il en tend une vers moi, j’accepte d’une main tremblante.
— Je peux m’asseoir ?
Il passe sa main libre dans ses cheveux en bataille en me souriant timidement. J’acquiesce avant de le suivre des yeux lorsqu’il s’installe en face de moi autour de la table. Une fois assis, ses yeux rencontrent les miens, mais je tourne la tête. Maintenant qu’il est en face de moi, je n’arrive plus à le regarder. Je fixe un point invisible sur le mur à ma droite en me demandant pourquoi mon corps a réagi comme cela en le voyant. Cela m’effraie un peu. Pourquoi mon cœur s’est mis à battre plus rapidement lorsque ses yeux ont croisés les miens ?

— Tu sembles connaître la chanteuse du groupe.
Je cesse de fixer le mur pour me tourner vers lui. Il me sourit.
—  C’est ma meilleure amie. Tu connais le groupe ?
Il me fixe intensément comme si nous nous connaissions tous les deux, et qu’il attendait que je m’en souvienne d’une minute à l’autre.  Je suis pourtant certaine de ne l’avoir jamais vu de ma vie. Un visage comme le sien est impossible à oublier. Je secoue la tête pour chasser cette pensée. Qu’est-ce qui me prend ?
—  Non. C’est un pote qui nous a fait entrer, mais j’aime beaucoup les chansons qui passent depuis le début de la soirée.
Il boit une gorgée de bière en me souriant. Je ne touche pas à la mienne. Je ne le connais pas. Il a peut-être mis quelque chose dedans. Comme s’il avait lu dans mes pensées, il hèle un serveur et lui montre sa bouteille de bière. Le serveur acquiesce et s’éloigne.
— Oui, ils jouent super bien.
Je souris fièrement en disant ça. Le groupe d’Angie est talentueux, c’est pour ça qu’ils sont connus dans le pays et bientôt dans le monde entier.
— Vous vous connaissez depuis longtemps ?

Étonnement répondre à ses questions ne me gêne pas. Sans doute parce que je ne parle pas que de moi, mais de ma meilleure amie.
— Depuis le jardin d’enfants, je réponds en le remerciant lorsqu’il glisse vers moi la bouteille que le serveur vient de déposer sur la table, l’échangeant avec celle qu’il m’a apportée au début de notre conversation.
Je bois une longue gorgée de bière sans le quitter des yeux.
— Une longue amitié, dit-il en me souriant.
J’acquiesce en regardant la foule qui continue de se trémousser sur les chansons du groupe. Angie est sur la scène, elle danse avec Jamie. Les autres membres du groupe font les clowns un peu plus loin.
— Je m’appelle Alexander et toi ?
Un prénom qui lui va bien. Je quitte la scène des yeux et me tourne vers lui. Il me sourit timidement, la main gauche tendue vers moi. Je glisse la mienne dans la sienne et réponds : — Léa.

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