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Allongée sur le ventre, la tête tournée vers l’extérieur du lit, les cheveux dans le visage ce qui me fait ressembler au cousin machin de la famille Adams, je souris en me souvenant de la merveilleuse nuit que je viens de passer.

J’ouvre difficilement les yeux – merci le décalage horaire- , et tombe nez à nez avec Alexander accroupit à côté du lit qui m’observe avec tendresse. Il porte un t-shirt blanc, un jean noir et sent bon le savon.

Son sourire s’agrandit lorsqu’il voit que j’ai ouvert les yeux. Il quitte sa place pour venir s’asseoir à mes côtés.

— Bonjour, murmure-t-il de sa voix rauque qui me fait de plus en plus craquer.

— Bonjour, je réponds doucement en souriant.

Je frisonne au contact de ses doigts qui se promènent sur la peau nue de mon dos qu’il caresse lentement du bout des doigts.

— J’aime t’avoir à mes côtés en me réveillant, murmure-t-il en se penchant vers moi pour m’embrasser.

C’est un autre frisson qui s’invite dans mon corps pendant que ses lèvres prennent possession des miennes. Notre baiser s’intensifie rapidement.

Sa langue part à la conquête de la mienne pendant que mes mains glissent dans sa nuque pour l’attirer plus contre moi.

C’est son téléphone qui nous stoppe tous les deux. Bouche contre bouche, le souffle court, on se sourit.

— C’est Joe, mon assistant. Tous les matins, il me téléphone pour me prévenir qu’il part de son hôtel pour passer me prendre.

Alexander doit avoir l’habitude, car il n’a pas vérifié l’identité de la personne qui a essayé de le joindre.

 

Il dépose un rapide baiser sur mes lèvres, se passe les deux mains dans les cheveux qu’il repousse en arrière, et s’assied à nouveau au bord du lit.

— Viens sur le plateau avec moi.

— Alexander, je ne pense pas que ce soit une bonne idée.

— S’il te plaît, insiste-t-il en embrassant la paume de ma main gauche.

Ma main toujours prisonnière de la sienne, je ramène mes jambes contre moi. Honnêtement, c’est une très mauvaise idée. Mes cheveux sont en batailles. Mes yeux encore fatigués. Mais, ce n’est pas ça qui me fait hésiter. Mon estomac se tord un peu à l’idée d’être regardée en bête curieuse pendant la journée. Pourtant, je vois au visage d’Alexander qu’il meurt d’envie de partager sa passion du cinéma avec moi. Bien sûr, je peux toujours écrire dans mon coin et répondre vaguement aux questions sur notre couple. Et puis, c’est clairement pour passer du temps avec lui que je suis venue ici. Je soupire. Je sens que je vais le regretter, mais :

— Tu dois partir dans combien de temps ?

Alexander me sourit.

— Dix minutes. Vingt si je demande à Joe de passer nous prendre de quoi manger avant de venir nous chercher, dit-il en tapotant sur l’écran de son téléphone. Il y a un salon de thé à côté qui fait des muffins au chocolat à se damner. Il y a toujours tellement de monde qu’il va devoir attendre un peu, le pauvre, ajoute-t-il avec un clin d’œil complice.

Malgré mon angoisse face à cette journée, je lui souris. Pour empêcher mon cerveau de créer des scénarios catastrophes sur cette journée, je lisse la couverture autour de mon corps.

 

— Je dois terminer mon sac, m’explique-t-il en se levant du lit après avoir déposé un chaste baiser sur ma bouche.

Je le regarde glisser un t-shirt dans son sac à dos. Il semble si à l’aise partout. Tout le contraire de moi.

Je suis sur le point de sortir du lit lorsque je me souviens que je suis complètement nue. Et même si, il m’a vue dans cette tenue toute la nuit, il est hors de question pour moi de me promener ainsi devant lui. Je suis bien trop pudique pour ça !

J’hésite à prendre le drap pour m’en faire une toge lorsque je me sens observer. Je tourne les yeux vers lui. Il me regarde avec amusement.

— Un souci ?

Les joues rouges, je murmure un timide :

— Tu veux bien fermer les yeux le temps que je me rende dans la salle de bain, s’il te plaît ?

Le rire d’Alexander résonne dans la pièce avant de se stopper lorsqu’il se rend compte que je suis très sérieuse.

— Je ne peux pas me promener nue devant toi, je précise pendant que les rougeurs s’accentuent sur mes joues.

Je suis certaine qu’à ce rythme, je vais créer une nouvelle nuance de rouge. Je suis en train de chercher des accroches publicitaires pour cette couleur inexistante, lorsque, en deux pas, Alexander se stoppe devant moi, attrape mon visage en coupe dans ses mains, se penche légèrement vers moi et m’embrasse passionnément.

— Je t’aime tellement, souffle-t-il contre ma bouche.

Mon cœur bondit à plusieurs reprises dans ma poitrine. Je sais qu’il est sincère quand il dit ça, je le sens et, je m’en veux de ne pas réussir à lui dire en retour, mais j’ai peur. Tout ceci est tellement nouveau pour moi. Ce ne sont pas des mots que je prononce à la légère.

 

Après avoir vérifié par deux fois qu’il a bien fermé les yeux, je sors du lit le plus rapidement possible – en tentant de ne pas me prendre les pieds dans les tapis qui décorent le sol de la chambre – cours dans la salle de bain attenante.

— Moi aussi, dis-je en posant le pied dans la pièce.

Cachée à moitié derrière la porte, je tourne la tête vers lui. Les yeux toujours fermés, la surprise se lit sur son visage.

— Léa, que viens-tu de dire ?

Je rigole et ferme la porte pendant qu’il me demande de répéter. En rentrant dans la douche, je suis convaincue qu’il a très bien entendu et compris.

 

Quinze minutes plus tard, nous sommes en route pour les studios. Come & Get it de Selena Gomez passe à la radio. Nous sommes assis à l’arrière d’un Range Rover dernière génération. Alexander mange son troisième muffin au chocolat pendant que je picore le mien en écoutant Joe me raconter son parcours.

Il a la trentaine, des cheveux blonds, des yeux bleus avec des cils immenses, une mâchoire et un sourire parfait. Ses goûts en matière de musique sont très différents des miens.

Il a abandonné son internat de médecine après un casting sauvage et la promesse d’un bel avenir en tant que mannequin. Depuis, il a posé pour plusieurs campagnes publicitaires pour des sous-vêtements, un parfum, une marque de voitures et défilé à la Fashion Week de Paris.

— Sans vouloir t’offenser, pourquoi travailler comme assistant pour un acteur alors que tu as une belle carrière de mannequin derrière et devant toi ?

Alexander sourit en coin. Je les vois échanger un regard entendu dans le rétroviseur central.

— C’est une longue histoire.

— J’adore les longues histoires, je réplique avec entrain.

A côté de moi, Alexander mange avec enthousiasme le reste de mon muffin.

Joe soupire en serrant le volant un peu plus fort et dit :

— Quand j’ai rencontré Alexander, j’étais un jeune interne aux dents longues. Un vrai connard ! J’étais prêt à tout pour m’occuper des cas les plus intéressants. C’est moi qui me suis occupé d’Alexander quand il a eu son accident. Je peux te dire que le type qui est assis à côté de toi est totalement différent de l’homme que j’ai dû me coltiner. C’était quasiment impossible de communiquer avec lui. Deux infirmières du service de traumatologie ont fait des crises de nerfs et se sont mis en arrêt maladie.

Sans quitter la route des yeux, Joe sourit lorsqu’il ajoute :

— Il est vite redescendu sur terre quand ses parents sont arrivés et lui ont remonté les bretelles en assistant à un de ses caprices pour du poisson. Si, si, ils l’ont fait et c’était spectaculaire et très jouissif après t’avoir supporté plusieurs jours, précise-t-il lorsque Alexander ouvre la bouche pour intervenir.

L’acteur assis à côté de moi lève les yeux au ciel. Cependant, son sourire en coin trahit son amusement.

— Alexander est revenu quelque temps après pour s’excuser de son comportement de diva. On a été boire un café, et comme je venais d’avoir cette opportunité de rejoindre l’agence de modèles Trevor, on en a discuté. Il était déjà très différent. Plus humain, plus ouvert. Il a proposé de me mettre en contact avec quelques mannequins de sa connaissance pour avoir leur retour d’expérience sur le métier. J’ai monologué sur le moule que mes parents ont façonné pour moi. J’ai soupiré, geins pendant des heures en me rendant compte que même si je rêvais d’en faire mon métier, je ne pourrais pas en vivre, et encore plus après l’avoir dit à mes parents. Adieu aides parentales pour payer les factures et vivre comme un roi. Alexander m’a alors dit qu’il cherchait un assistant. Crois-moi, je suis payé une petite fortune pour quelques heures de boulot sur la semaine. Mes horaires varient en fonction de mon agenda, le patron est sympa et je rencontre plein de filles canons. J’adore mon job, conclut-il en souriant.

Je me tourne vers Alexander qui regarde par la fenêtre. C’est vraiment quelqu’un de généreux qui n’a pas peur de donner son argent à ceux qui en ont le plus besoin. L’histoire de Joe en est encore une fois la preuve. Lorsqu’il tourne la tête vers moi, et me sourit, je ressens une vague de tendresse pour lui.

— On y est, annonce Joe en s’engageant dans un immense terrain vague.

 

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