J’écris. J’écris ma douleur, ma souffrance. J’écris mon effroi. Effroi qu’il revienne, que tout se répète une nouvelle fois. Peur de mourir, aussi, peur de vivre, peut-être. Et tandis qu’il me frappe, moi, j’écris. Tandis qu’il me pénètre violemment, parasite intolérable, tandis qu’il laisse glisser ses mains sur mon corps, je m’invente une tout autre réalité. Je m’imagine ailleurs, loin de lui. Je fabule un endroit où sommeiller placidement, mes songes effaçant mon supplice. Ce supplice qu’il m’inflige jour et nuit, même en son absence. Ce supplice qui m’habite continûment, réminiscence d’un ancien bien plus cuisant.
J’écris. J’écris ma peine, mon désespoir. J’écris le désir de périr qui me hante, la soif de vivre qui me transcende. Je songe à ma vie jadis, à cette existence où rien ne me rongeait, insouciante. Cette existence qui s’est dissipée, j’aimerais bien la retrouver.
Il m’a tuée. Chaque instant où il a prétendu être un autre, il m’a exécutée. Chaque gifle assenée, chaque baiser arraché sont témoins involontaires de mon trépas.
Je ne suis qu’un corps et je pleure. Je pleure ma douleur, ma souffrance. Et tandis qu'il me martèle, moi, j’écris. Et tandis qu’il me touche, moi, je crie. Je crie.
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Notes d'auteur :
Texte de 250 mots sur le thème J'écris et je crie. Peut être choquant pour les plus jeunes, c'est l'unique raison du rating. Remis à 19h15.
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