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Quand enfin l'interminable descente cessa, les compagnons baignaient dans une gigantesque mare verdâtre et pestilentielle.

-Beuârk !!! fit Malou ! Dans quoi somme nous encore tombés ?!

Ozzie examina le liquide nauséabond.

-On croirait une sorte de potage à base de déchets !

De quoi faire redoubler les exclamations dégoûtées.

« MIAM ! MIAM ! »

Les amis fouillèrent l'endroit du regard, cherchant la source de ce bruit abrupt. Personne en vue, naturellement ! Vaillamment, Stryte se releva, les jambes trempant dans la répugnante substance.

-QUI EST LA ? MONTREZ-VOUS, SI VOUS L'OSEZ !!!

Un grand rire résonna dans la drôle de salle.

L'émetteur de la voix se matérialisa, et ce que virent les compagnons leur glaça le sang : devant eux, Gaffor, ses pinces géantes et sa bouche de puit écumante apparurent.

-Appelez-moi Gaffor, pauvres mortels ! Vous avez triomphé de tout les pièges jusque là, mais comme le veut la formule, « après l'effort, le réconfort ». Un bon repas par exemple !

Sa langue spectrale passa goulûment sur ses babines. Les compagnons ne tardèrent pas à comprendre ce que le monstre insinuait.

-A TABLE !!! rugit le Fléau.

Ouvrant toute grand sa bouche béante, il plongea sur la troupe, l' engloutissant ainsi qu'une bonne ration de potage !

A l'intérieur de sa bouche, les compagnons luttaient de toutes leurs forces pour ne pas se laisser avaler, agitant bras et jambe à contre-courant du potage giclant vers l'estomac de Gaffor et gardant à grand peine la tête à l'air libre pour ne pas périr noyés !

Mais celui-ci n'était pas aussi stupide qu'il pouvait paraître ! Aussitôt, afin de pousser ses proies dans leurs retranchements et dans son estomac, il avala une nouvelle rasade de soupe pestilentielle. Les compagnons n'avaient plus aucun accès oxygéné. Ce fut Malou qui, relevant machinalement la tête tout en luttant, aperçu ce qui s'avérait leur source de salut. Nageant de toutes ses forces vers le haut, elle espérait atteindre l'étrange appendice pendouillant au palais du monstre et qui évoquait grandement une luette. Au prix d'un dernier effort, elle parvint à l'atteindre et s'y agrippa fermement, priant de tout cœur pour que son plan réussisse !

Gaffor se sentit soudain tout drôle : il avait des vertiges et commençait à être sujet à d'oppressantes nausées.

-Ouh là...J'aurais peut-être dû y aller mollo sur les amuse-gueules...

Sa nausée monta de plusieurs crans et bientôt, dans un renvoi sonore, son gouffre buccal déversa tout le contenu de son estomac. Les compagnons furent de nouveau projetés dans l'écuelle géante remplie de "potage". Quand ils recouvrèrent esprits, ils se virent encore plus sales qu'avant !

-C'est moi où on vient de se faire...dégobiller ? demanda Ozzie en choisissant bien le dernier mot.

Gaffor, remis de ses nausées, manqua s'étrangler de fureur en voyant que ses proies s'étaient échappées. Aussi, il n'en resta pas là :

-MISERABLES CLOPORTES !!! VOUS VOUS CROYEZ PLUS MALINS QUE GAFFOR ?

Mais, alors qu'il s'apprêtait à replonger sur les compagnons, Moddey eût une idée. Se faufilant derrière Kelly, il lui mordit brutalement la queue, lui arrachant un grand cri ainsi qu'un nouveau flot musqué.

-Bouchez-vous le nez ! dit Moddey aux autres.

L'odeur redoutable parvint à Gaffor, le coupant brusquement dans son élan. Il sembla pris de convulsions tant l'odeur lui était insupportable !

-PAR LES ENFERS !!! hurla-t-il.

Sa bouche se tordit en d'horribles grimaces inexpressives tandis que ses gros yeux versaient des fleuves.

-Oh...je ne me sens pas bien...pas bien du tout...Ohhh !

« PLOP !!! ». Gaffor venait d'éclater en plusieurs petites molécules qui elles-mêmes disparurent comme de simples bulles de savon.

-Ouf ! dit Dorian, bon débarras !

-Nous sommes salis mais en vie, c'est déjà ça ! renchérit Stryte.

Kelly se tourna vers Moddey.

-Même si ton idée s'est avérée bonne, tu n'étais pas obligé de m'arracher la queue comme ça !

Le canidé eût un sourire gêné.

-Qui veut la fin veut les moyens, Kelly !

On félicita Malou grâce à qui le groupe était sauvé. Momentanément, tout du moins, car il n'y avait rien dans cette pièce qui paraissait une sortie ! Moddey inspecta les murs qu'il gratta de la patte. Alors qu'il commençait à perdre espoir, il sentit un mur plus creux que les autres. Il appela alors Malou pour qu'elle l'aide dans son entreprise. C'était peut-être là la solution !

Le résultat ne se fit pas attendre : les deux quadrupèdes réussirent à creuser une ouverture suffisamment large pour y faire passer le groupe. Un à un, chacun s'y engouffra. Quels nouveaux mystères les attendaient donc de l'autre côté ?
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