Caecillius berce contre lui Evelina.
La fillette, épuisée, s’est endormie dans les bras de son grand-père. Le vieil homme aurait dû en remercier les Dieux, mais maintenant que l’enfant a sombré dans le sommeil, plus rien ne l’empêche de céder à la panique.
La quinzaine de réfugies, hommes, femmes, enfants et esclaves sont serrés assis, tétanisés. Dans la plus vaste des geôles de l’arène, il n’y a plus d’hommes libres, de femmes ou d’esclaves. Tous subissent le courroux divin.
Caecillius aurait dû fuir dès que le Vésuve a commencé à cracher du feu et des flammes, tel Vulcain en colère. Mais Elevina était encore alitée et tremblante de fièvre. Son grand-père n’avait pu se résoudre à fuir après la première explosion, à sortir avec l’enfant dans la cohue et la précipitation. D’autant plus que plusieurs de ses voisons avaient pris le même parti. Se réfugier et attendre que le déluge passe.
Quand sa fièvre était enfin tombée, Caecilius avait pris sa petite-fille par la main, en paquetage dans son dos et avait affronté le ciel gris, l’air chaud et les rues dévastées par la panique.
Il avait dû prendre sur lui pour ne pas montrer sa terreur et encourager l’enfant à avancer.
Ils devaient rejoindre la mer au plus vite, ou au moins, fuir la zone la plus sinistrée. Retrouver d’autres habitants et attendre.
Un répit ? Les secours ?
Il leur fallait rejoindre la mer, les villages de pécheurs aux plus vite. Trouver une embarcation et s’éloigner de Pompéi et d’Herculanum
Dans le ciel, le panache de fumée est de plus en plus gris et nocif. Pierres ponces et cendres continuent de tomber du ciel par intermittences de plus en plus rapprochée. L’odeur de soufre devient irrespirable. Ils n’avaient jamais atteint la mer. Une nouvelle éruption avait suspendu le temps. Hagards, Caecillius avait suivi un gladiateur, qui, comme eux, avait tenté de prendre la fuite. A l’abris sous les hauts murs de l’arène là où le déluge ne les atteignait pas, Caecillius avait repris la fillette en panique des bras du gladiateur. Quintus, l’homme qui leur avait ouvert les portes de la caserne, leur avait expliqué, alors qu’ils descendaient dans les geôles, qu’il guettait une accalmie quand il les avait vus.
Ils n’atteindraient pas la mer, ne fuiraient pas. Ils ne leur restaient qu’à attendre, hors d’atteinte au plus profond des geôles, que tout cela cesse.
Le temps rendra anonymes et figés dans un passé résolu Caecillius, Elevina, Quintus et les autres. Les siècles les figeraient pour l’éternité et un jour, le monde occidental les sortirait de l’oubli.
En savoir plus sur cette bannière |
Notes :
Ceci est un texte inspirée d’une nuit HP, sans doute de 2023, sur le thème « pluie » . Pour mes recherches, je me suis équipée du
-Larousse 2013 pour dénicher quelques informations de bases
-De la vidéo de Nota Bene « Eruption volcanique : six façons de mourir à Pompéi »
https://www.youtube.com/watch?v=aTihc08eC1M
-D’’une autre vidéo de Poisson Fécond : « Vivre l’éruption du Vésuve, ça fait quoi ? »
https://www.youtube.com/watch?v=XLpUC7zAoOk
-D’un ouvrage d’Éric MORVILLEZ, « Au temps des romains » pour la chronologie des fouilles
-Larousse 2013 pour dénicher quelques informations de bases
-De la vidéo de Nota Bene « Eruption volcanique : six façons de mourir à Pompéi »
https://www.youtube.com/watch?v=aTihc08eC1M
-D’’une autre vidéo de Poisson Fécond : « Vivre l’éruption du Vésuve, ça fait quoi ? »
https://www.youtube.com/watch?v=XLpUC7zAoOk
-D’un ouvrage d’Éric MORVILLEZ, « Au temps des romains » pour la chronologie des fouilles
Vous devez vous connecter (vous enregistrer) pour laisser un commentaire.